Le rap français : entre hommage et rivalité
Le rap français est sans doute la meilleure illustration de cette influence. Longtemps amplifiée par le doublage d’albums US iconiques, la scène hexagonale a d’abord récité ses classiques avant de se réinventer. Niska, Damso, ou encore Heuss l’Enfoiré, s’inspirent du storytelling et de la musicalité US, tout en y injectant du second degré ou un enracinement local.
- Le saviez-vous ? En 2017, Gradur avait carrément remixé “Mask Off” de Future, et Booba a multiplié les collaborations US (“3G” avec Rick Ross !).
Selon une étude du SNEP (2022), près de 50% des beats entendus dans le rap français intègrent au moins un sample ou une technique popularisée par les producteurs américains.
Le rap africain : Lagos, le nouveau “Atlanta” ?
En Afrique (Nigeria, Ghana, Côte d’Ivoire…), le rap US a longtemps été LE modèle, avec des artistes locaux qui “posaient” directement en anglais pour tenter leur chance à l’international. Depuis, le mouvement s’est hybridé : association de l’afrobeat et des codes de la trap (voir Rema, Burna Boy, Wizkid). En 2021, Burna Boy a même gagné un Grammy, preuve que ces allers-retours créatifs sont désormais consacrés.
Asie : K-pop, J-Rap et compadres
Au Japon, le “J-Rap” a fait ses premiers pas dans les années 90, directement inspiré des flows US. Du côté de la Corée, c’est même une composante essentielle de la K-pop : RM (BTS) cite Kendrick Lamar ou Eminem comme modèles, et les producteurs sud-coréens n’hésitent pas à acheter des instrus à Los Angeles ou Miami.
- Fun fact : En 2022, une étude menée par Genius Korea a démontré que plus de 60% des hits coréens ayant cartonné à l’international comportent des sections de rap inspirées du style US.
Europe & Amérique du Sud : hybridations sans fin
En Allemagne, le “Deutschrap” a vite intégré auto-tune, prods trap et storytelling à l’américaine dès le début des années 2010 (voir Capital Bra, Kollegah). L’Espagne, elle, hybride rap us et reggaeton (Bad Gyal, Don Patricio). Au Brésil, le baile funk et le trap fusionnent, créant de nouveaux monstres de streaming à la sauce US (ex : Matuê, Djonga).